Une constitution pour l'Europe sous le regard du Général de Gaulle

Les lois sont plus fortes que les hommes

L’Europe va se doter d’une Constitution. Ses chefs l’ont décidé lors du dernier sommet de Bruxelles et ses peuples devront se prononcer et devraient l’approuver car il ne s’agit que de Paix, de Prospérité et de Démocratie.

La Constitution est-elle « un résultat imparfait et inespéré » comme le suggère Valery Giscard d’Estaing ou « un brouillon » comme le proclame Charles Pasqua ?

En réalité, il s’agit d’un pas, d’un pas de géant vers cette loi fondamentale qui un jour gouvernera cette « Europe européenne, tout entière réunie … ayant au milieu du monde son caractère et son organisation » comme se plaisait à l’imaginer le Général dans ses Mémoires d’espoir.

Mais que devra être cette Constitution qui régentera l’Europe, ce jour, inscrit dans les astres, où les Etats européens fusionneront leur destinée.

Au Rassemblement pour l’Europe nous avons envisagé cette évolution dès novembre 2001 et la charte fondatrice du RPE proclame :

Quel avenir politique pour l’Europe? Seule une constitution, garante de l’ordre et des libertés fondamentales peut assurer cet avenir dans la paix. Mais quelle constitution ?

Les pères fondateurs de l’Europe ont adopté le régime présidentiel pour assumer le Pouvoir suprême et il aurait été étonnant d’aller à contre courant de l’Histoire en instaurant une royauté européenne. Mais la remarque est pertinente. Nous sommes 15 pays formant l’Union Européenne et parmi ces 15 pays 7 sont des royaumes et 8 des républiques . Alors faut-il définitivement reléguer les royautés ? Nous ne le pensons pas et sommes persuadés que nombre d’enseignements peuvent en être retirés pour assurer notre avenir. Nous préférons certainement un bon roi à une république bananière et proposons un régime qui aurait certainement plu au Général De Gaulle : la monarchie républicaine apte à associer la stabilité de la royauté à la démocratie de la république.

Un des plus grands bienfaits de la démocratie est d’accepter en son sein tous ceux qui oeuvrent à l’intérêt général. Quel plus beau témoignage de respect de la population que de voir un représentant de la noblesse,Valéry Giscard d’Estaing, accéder au sommet de la nation française et s’effacer ensuite pour laisser la place à un représentant d’une autre famille politique en suivant les règles imposées par le Père fondateur.

Le chef suprême devra, le jour venu, être élu par le citoyen pour justifier de sa légitimité selon le principe de justice dogmatique : une personne égale une voix. Toutefois cette liberté doit être tempérée par une constitution apte à prévenir les dérives démocratiques.

Il ne s’agit là que de grands principes respectueux de la République française et de la Royauté britannique.

Le Général, éternel reconnaissant du soutien britannique lors de la seconde guerre mondiale, était fortement interpellé par la stabilité incarnée par les régimes monarchiques. Ainsi, confesse-t-il dans ses mémoires :

Sur un plan complètement différent, mais auquel j’attache un grand prix, je reçois à plusieurs reprises la visite , toujours discrète et pleine d’intérêt, du Comte de Paris. Avec beaucoup de hauteur de vues et de pertinences, l’héritier de nos rois ne se montre soucieux que de l’unité nationale, du progrès social, du prestige de notre pays. C’est de cela qu’il me parle et de la même remarquable manière qu’en traite le « Bulletin » où sont exposées ses idées. Je dois dire que, de chaque entretien avec le Chef de la Maison de France, je tire profit et encouragement »

Nous sommes persuadés que la Constitution européenne devra intégrer cette aspiration des peuples à la stabilité et à la démocratie.

Nous avons demandé et obtenu du Président Depagie l’organisation d’une Réflexion sur ce thème, révélateur des chantiers du futur.

Puissent les spécialistes, constitutionnalistes, historiens, … nous éclairer et nous inspirer d’un des modèles les plus stables d’élection présidentielle : celui du Pape.

Jean-Marie Bruneel
La Bruyère
Le Rassemblement pour l’Europe

Juillet 2004