Le général De Gaulle : l'impossible cosmocrator

Ils m'ont tué

La mondialisation s'accélère et on peut légitimement se demander si elle engendrera au sein de la gouvernance mondiale un primus inter pares ou plus autoritairement un cosmocrator à la Septime Sévère.

Depuis Alexandre le Grand de nombreux Européens ont rêvé de devenir le maître du monde. Toutes ces tentavives furent militaires, guerrières et échouèrent.

Ainsi, l'empereur Auguste, dans ses res gestae, affirme que « les actes du dieu Auguste ont permis de soumettre l'ensemble de la terre au pouvoir du peuple romain » ll omet de mentionner sa terrible défaite en l'an 9 contre les Germains à Teutoburg qui le privera de la future Allemagne et sera une des causes de la chute de l'Empire romain.

Par contre, à la même époque naît le projet le plus abouti jusqu'à présent dans l'Histoire de l'humanité, celui d'un homme de Paix qui malheureusement en perdit la vie suite à la bêtise et à la méchanceté humaine.

Le général de Gaulle et certains de ses successeurs ont également carressé ce rêve un peu fou. Mais comme le démontre l'analyse impartiale de l'Histoire ils n'avaient aucune chance d'aboutir.

Ainsi le Général avait deux handicaps rédhibitoires : sa soumission  à l'Eglise catholique et au peuple français.

Lorsqu'il rend visite au Pape Jean XXIII le lundi 27 juin 1959 c'est un bien petit Général qui prononce les paroles suivantes « Nous déposons au nom de la France nos respects aux pieds de Sa Sainteté et nous lui demandons dans la tâche difficile qui est celle du président de la République française, de la communauté, de son gouvernement et des autorités françaises son bienveillant appui. C'est cela que je tenais à dire en formant les voeux les plus ardents pour la santé du très Saint-Père, la prospérité et la gloire de notre Eglise catholique » (Caroline Pigozzi et Henri Madelin Ainsi fait-il éditions J'ai lu)

Avec de telles paroles prononcées publiquement le Général n'avait aucune chance d'être respecté par les dirigeants et les peuples d'autres obédiences religieuses.

Tout au long de sa carrière le Général se voulant irréprochable répétait à qui mieux mieux : « Le jour où le peuple ne voudra plus de moi, je partirai », ce qu'il fit le 28 avril 1969 se croyant ainsi d'une honnêteté irréprochable.

Les peuples ont souvent raison mais croire de façon dogmatique qu'ils ont toujours raison nous semble inexact. Ainsi l'Histoire nous montre que Hitler et Georges Bush furent élus démocratiquement. Par contre, le Roi Albert, malgré tous ses antécédents réussit à gérer la Belgique assez pacifiquement. Un bon roi sera toujours préférable à un mauvais président.

Ainsi ce rôle de primus inter pares ne pourrait être assumé que par une structure de pouvoir qui transcende ces réalités politiques et religieuses : un pouvoir au-dessus des royautés et des républiques, au-dessus des différentes religions. Le pouvoir européen est le seul au niveau planétaire à rencontrer ces exigences. Le président du conseil européen (qui n'est pas le président de l'Europe) est élu, donc acquiert sa fonction démocratiquement par des royautés et des républiques. Au niveau religieux il est neutre.

Le pouvoir européen représente également le seul pouvoir politique de dimension planétaire totalement exempt de tout reproche par rapport à la sacro sainte loi des droits humains. En effet, un empire de 500 millions d'habitants s'est constitué démocratiquement sans aucun fait de violence. C'est un cas unique dans l'Histoire.

Ainsi l'Europe à laquelle le Général a tant contribué poursuit le rêve qu'il n'aura pas pu atteindre et auquel il pensait lors de son entretien du 14 décembre 1965 avec Michel Droit « La France est pour la paix, il lui faut la paix. La France, pour renaître vraiment, pour se refaire et pour s'étendre, au sens le plus noble du terme, il lui faut la paix. Par conséquent, la France cherche la paix, cultive la paix, aide la paix, partout ... Nous sommes le peuple fait pour établir, pour aider la coopération internationale [...] elle est pour le bien de l'homme , elle est pour l'avenir de l'humanité, il n'y a que la France qui puisse jouer ce jeu-là et il n'y a que la France qui le joue. »

J-M Bruneel
Le Rassemblement pour l'Europe
La Bruyère, juillet 2015

Juillet 2015