LE RÊVE PROPHETIQUE DU GENERAL DE GAULLE SE PROFILE EN L'AN DE GRÂCE 2022

L’Histoire retiendra que c’est sous la coprésidence de Charles Michel et d’Ursula von der Leyen que le rêve le plus grandiose du Général de Gaulle, une gouvernance mondiale d’inspiration culturelle française, a pu prendre sa genèse.

Un événement inattendu, l’invasion de l’Ukraine, coup de poker de Vladimir Poutine qui avait subtilement géré son empire depuis plus de 20 ans, a donné un coup d’accélérateur à la mise en place de la gouvernance mondiale de l’avenir.

C’est le 24 février 2022 que l’armée russe franchit la frontière et déferle sur Kiev. Stupéfaction dans le monde entier qui ne donne guère de chance à David contre Goliath. Après quelques jours nouvelle stupéfaction ; le président ukrainien Volodymir Zelinski refuse la défaite et la fuite. Il harangue le Monde entier et réussit à galvaniser son peuple qui prend les armes avec beaucoup de courage.

Un choc géopolitique d’une ampleur inouïe se produit : l’armée russe est arrêtée puis recule, une majorité de pays condamne l’agression à l’ONU et l’Europe qui a très rapidement réagi parle d’une seule voix pour condamner l’agression russe ; c’est l’Union sacrée pour les 27 pays de l’Union européenne.

Les grandes puissances, candidates pour la gouvernance mondiale réagissent différemment. Les États-Unis d’Amérique ainsi que plusieurs pays d’Europe apportent un précieux soutien militaire à l’Ukraine. Cette attitude est totalement légale pour un pays agressé mais peu encline à rétablir la Paix si elle se prolonge. La Chine qui a gardé toutes ses chances au niveau de la gouvernance mondiale du fait qu’elle n’a jamais agressé militairement réagit de manière ambiguë face à une situation qui demande de la clarté ; elle rappelle les objectifs de Paix de l’ONU et que la Paix est la cause commune de l’Humanité mais ne condamne pas la guerre en Ukraine.

Quant à l’Europe, fidèle à sa politique de Paix, tout en condamnant fermement l’agression , elle réagit principalement sur le plan juridique en ouvrant la porte à une condamnation judiciaire symbolique de Poutine et en faisant pression avec des sanctions non militaires.

Cette réaction ferme mais pacifique qui a sans doute permis une certaine désescalade au moment des menaces nucléaires lui ouvre la voie vers la gouvernance mondiale et est conforme à la vision du Général de Gaulle.

Ainsi voici ce qu’il confie à Michel Droit qui lui demande, lors d’un entretien le 14 décembre 1965  quel rôle doit jouer la France dans l’équilibre du monde et pour la Paix dans le monde :

« Nous avons un monde qui est en train de changer énormément. D’année en année, il n’est plus le même. Il apparaît des forces nouvelles: je parle, par exemple, de la Chine ; il y en a d’autres comme la Russie soviétique, qui évolue à l’intérieur d’elle-même et face au dehors ; il y en a d’autres comme les États-Unis, qui évoluent aussi et qui, de puissance essentiellement isolationniste qu’ils étaient autrefois, deviennent puissance interventionniste, c’est le moins que l’on puisse dire. Tout ça, c’est un changement capital. Il y a l’Allemagne qui se transforme et dont nous ne savons pas, absolument pas, où iront ses ambitions. Naturellement, nous espérons qu’elles iront dans le bon sens et nous avons des raisons de l’espérer. Mais on ne peut pas dire qu’on en soit certain. Par conséquent, nous sommes obligés de prendre le monde comme il est, et d’agir, et de vivre, dans ce monde- là. Alors, qu’est ce que ça signifie? Ça signifie que la France n’a à s’interdire à elle-même aucune possibilité. La France est pour la paix, il lui faut la paix. La France, pour renaître vraiment, pour se refaire et pour s’étendre, au sens le plus noble du terme, il lui faut la paix. Par conséquent, la France cherche la paix, cultive la paix, aide la paix, partout. Comment ? En étant en rapport avec tout le monde. Il n’y a aucune espèce de raison pour que nous excluons d’avoir de bons rapports avec ceux-ci ou avec ceux-là. Nous sommes les amis des Américains et leurs alliés, tant qu’il semble subsister quelque menace venant de l’Est sur l’Europe occidentale. Nous sommes également en termes de plus en plus étroits avec l’Europe de l’Est parce qu’elle existe et parce qu’il n’y a aucune espèce de raison pour que nous ne prenions pas tous ces contacts pacifiques avec elle. Nous avons pris des contacts, également pacifiques et étroits, avec la Chine. Nous en avons avec d’autres réalités du monde comme l’Amérique latine, comme l’Afrique bien entendu, comme l’Inde, comme le Japon. Ce que nous appelons l’équilibre qui va avec la paix, c’est un commencement de coopération internationale, c’est cela que la France cherche à aider et c’est pourquoi la France n’exclut aucun rapport avec qui que ce soit. Elle cherche à être en contact pratique, direct, fécond, avec tout le monde et elle l’est, figurez-vous ! Je dirai même qu’actuellement dans le monde, si vous y faites attention, elle est la seule…. Nous, nous sommes ce pays là, c’est conforme au génie de la France. Nous n’en sommes plus à la domination et à vouloir l’établir, mais nous sommes le peuple fait pour établir, pour aider la coopération internationale. C’est ça notre ambition nationale aujourd’hui et, faute de celle-là nous n’en n’aurions aucune, mais, il nous en faut une et celle là nous l’avons, elle est pour le bien de l’homme, elle est pour l’avenir de l’humanité, il n’y a que la France qui puisse jouer ce jeu-là et il n’y a que la France qui le joue. »

Aujourd’hui, depuis le départ du Général, la France a bien changé et les canons césars ne jouent plus le jeu du Général mais plutôt celui des Américains.
Par contre, l’Europe, comme un seul homme, s’est réveillée et s’est décidée à prendre le chemin de la justice mondiale et de la Pax Universalis. On espère qu'elle inspirera le prochain G20 des chefs d'Etat à se transformer en tribunal de la paix.

Merci, mon Général.